Contexte :
Avec les nouvelles réalités de la mobilité humaine et la diversification des espaces urbains à l’échelle mondiale, les municipalités sont de plus en plus interpellées à jouer un rôle dans la promotion de la cohésion sociale. Ceci implique des changements également dans les relations entre les municipalités et les autres paliers gouvernementaux.
Les municipalités sont particulièrement bien situées pour répondre aux besoins des différents acteurs à l’échelle locale. Assurer une gouvernance de proximité avec des populations de plus en plus diversifiées exige des outils et des expertises particulières, de là l’importance d’avoir un lieu qui permet la mise en commun des savoirs municipaux sur la cohésion sociale en contexte interculturel.
La création du RÉMIRI répond d’abord au besoin de concertation exprimé par plusieurs professionnels municipaux œuvrant sur les dossiers en lien avec l’immigration et les relations interculturelles. Le gouvernement du Québec délègue aujourd’hui certaines responsabilités aux villes dans ces dossiers, en raison notamment de l’installation croissante de nouveaux arrivants dans les milieux urbains et l’émergence de nouveaux besoins à l’échelle locale. En mobilisant plusieurs formes d’expertise en matière d’immigration et des relations interculturelles, le RÉMIRI représente une ressource importante dans la promotion de la cohésion sociale au Québec.
Si, par subsidiarité, les municipalités sont souvent mieux placées pour agir, il en est autrement pour le financement de leurs actions. Les revenus municipaux provenant principalement de sources foncières constituent des sources inappropriées pour assurer la redistribution de la richesse. Les municipalités doivent donc être compensées pour leurs déboursés en la matière.
Il est important de rappeler que la cohésion sociale est une responsabilité partagée. Les rôles des municipalités en matière d’immigration et des relations interculturelles doivent évoluer en gardant des liens avec les différents acteurs de la société civile et sans déresponsabiliser les pouvoirs gouvernementaux. Les municipalités évoluent à partir d’un contexte historique et démographique particulier; elles se dotent d’une diversité de moyens et de ressources pour assurer la cohésion sociale et l’inclusion.
Historique :
En 2011, le Réseau des municipalités en immigration et pour la diversité culturelle a été constitué et, pendant quelques années, a permis de réunir plusieurs acteurs municipaux autour des actions à prendre pour garantir la cohésion sociale à l’échelle municipale.
À l’automne 2013, des membres du réseau, Gilles Rioux et Patrice Allard, ont décidé de relancer les échanges en demandant au LABRRI de participer à cette démarche dans un rôle de coordination. Le nouveau réseau devait interpeller un plus grand nombre de villes ainsi que l’Union des municipalités du Québec (UMQ).
En juin 2015, plusieurs villes québécoises ainsi que l’UMQ se sont rencontrées pour échanger sur les enjeux de l’immigration et plus largement sur les relations interculturelles. Un an plus tard, ces échanges allaient conduire à la création du RÉMIRI.
Après plusieurs années d’activités dans le domaine, les actions du RÉMIRI sont dans la continuité des initiatives qui visaient le soutien des professionnels et le renforcement de capacités municipales en matière d’intégration des personnes issues de l’immigration.